En bac 14 sur la Seine

 Quelques heures avant le départ du Norman Voyager, le Capitaine s'est fait un plaisir d'enfant en embarquant sur le Bac n°14. Il y a retrouvé un complice qui l'a emmené à la rencontre de l'équipage du fier vaisseau de 42 ans.

 Les Bacs départementaux de Seine Maritime c'est 8 liaisons de rives à rives avec une flotte de 11 bacs. Ils sont numérotés de 13 à 23. Une petite coque verte foncée avec un tirant d'eau d'environ 1m50. Avec leurs 4 propulseurs (2 avants, 2 arrières ou l'inverse) et les rampes levées, ils traversent fièrement la Seine parcourant ses boucles de berges à berges toujours entre les rampes, entre Rouen et Quillebeuf aussi.

 Pour une première visite de passerelle, une amphidrome c'est plutôt chouette!

 Un escalier puis une échelle et vous y êtes! Le Capitaine (le vrai, celui du bac) et son officier nous accueillent très chaleureusement. Ils ne savent même pas le plaisir immense qu'ils m'apportent. Qu'ils en soient ici encore très chaudement remerciés! Ce fût vraiment un moment très très agréable.

 Alors maintenant tout le monde se demande, comment ça mârche le Bac 14 ? Et bien figurez vous que c'est pas compliqué! Les ellipses vertes et bleues représentent les commandes des propulseurs orientables à 360°. Elles sont couplées : Avant et arrière. La commande avant est à tribord, celle de l'arrière à babord. Quand on se retourne, c'est pareil. C'est pratique. On remarque que les commandes ne sont pas sur la même ligne de pupitre, surement pour ne pas risquer de se tromper. Les flèches indiquent la direction des propulseurs. La direction de la flèche est indiquée par sa plus petite extrémité.

 La manette entourée de rouge est une commande hydraulique qui contrôle les tabliers (les rampes) pour l'embarquement et le débarquement des passagers motorisés ou non. C'est elle qui produit le petit "clac" quand le tablier se baisse pour se poser sur la cale.

 Ce dernier dimanche d'Avril, il officiait entre Quillebeuf sur Seine et Port Jérôme. Jusqu'à 35 voitures et 1 poid lourd peuvent embarquer à son bord de 5h30 à 22h30. Toutes les 10 minutes et tout les jours. La théorie et la pratique n'étant toujours pas les meilleures amies, cette escale dura plus de 10 minutes pour laisser passer des navires qui remontaient la Seine. Un petit pétrolier de 145m x 22m avec un tirant d'eau de 7m60. Le Bro Sincero évita un peu en amont pour accoster au poste le plus proche de la cale de Port Jérôme. Le pousseur dont ne connaissons pas le nom, pousse son énorme barge vers Rouen. Un transport d'hydrocarbures aussi.

 La procédure dans ce cas est donc d'attendre. Les pilotes des navires montants ou descendants doivent avertir les bacs à l'approche des passages d'eau pour garantir la sécurité sur le fleuve. Le radar du bord seconde l'appel à la VHF (la radio).

 Le Dina Trader remonte le fleuve sous le soleil du matin. 134 mètres sur 22, pour 9980 Tonneaux.

 Cette Seine est vraiment maritime aucun doute. La traversée n'est d'ailleurs pas si courte. La sensation de naviguer sur un bras de mer est si absorbante en voyant les traces des marées qui remontent largement jusqu'ici et même encore au delà. Et l'eau alors. Douce ou salée???

Pour en savoir encore beaucoup beaucoup plus sur les Bacs de Seine, visitez le site de l'Association des Usagers des Bacs de Seine. Les horaires y sont indiqués et on peut surtout découvrir toute l'histoire des bacs avec des vieilles photos, des cartes postales etc...

 Un site qui gagne à être connu. Qu'on se le dise!